Les 7 fardeaux du manager

Pour accéder au sacro-saint combo efficacité + bien-être au travail, il faut déjà avoir conscience des difficultés affrontées au quotidien. Une étude(1) relayée par Harvard Business Review a identifié sept causes de fatigue et de mal-être chez les managers.

La charge de travail – La plus évidente. C’est tout simplement la quantité de travail à fournir dans un volume horaire. Cette charge a tendance à augmenter en période de crise, lors du départ d’un collaborateur dont on récupère certaines missions etc… C’est la charge la plus facilement quantifiable.

La charge cognitive – C’est le pendant psychologique de la charge de travail. Les efforts de pensées, réflexions, analyses, prises de recul augmentent en même temps que la quantité de travail à effectuer. Parfois de manière exponentielle.

La charge émotionnelle – Les émotions générées au travail, notamment par les interactions avec les autres collaborateurs, méritent d’être conscientisées et analysées. Rendre sa communication avec les autres plus efficace, plus fluide et apaisée peut alléger considérablement cette charge.

La charge attentionnelle – Notre attention, au travail comme ailleurs, est de plus en plus sollicitée, par des supports et écrans démultipliés. Sans parler du déploiement du travail à distance qui impose parfois de réaliser plusieurs tâches en même temps.

La charge informationnelle – Plus encore que les autres collaborateurs, les managers sont soumis à un volume d’informations toujours plus grand. Ces informations ne sont pas toutes prioritaires ou même utiles. Trier, hiérarchiser est indispensable, mais aussi chronophage et énergivore.

La charge posturale – Il est de plus en plus demandé aux managers d’endosser des rôles différents. Notamment lorsque l’entreprise développe l’innovation et l’intelligence collective. Un drapeau rouge doit s’agiter lorsqu’on demande aux managers de diriger un projet tout en recrutant des nouveaux collaborateurs pour remplacer certains dont ils sont aussi chargés de préparer le départ…

La charge mentale – On l’associe souvent aux autres charges. Or, la charge mentale désigne plus précisément les efforts à fournir pour organiser et programmer son travail. Là aussi, l’évolution de la vie professionnelle (flexibilité, hybridation présentiel/distanciel, supports multiples…) a renforcé cette charge mentale, en particulier pour les managers.

Dès les premiers signaux faibles d’une fatigue ou d’un mal-être chez un collaborateur, il convient de passer en revue ces sept charges et de mettre en place les moyens de les alléger. Et éviter ainsi un effondrement de la motivation, un burn-out, un brown-out (sentiment de perte de sens au travail) et un départ de l’entreprise. Voire une hémorragie des talents.

 

(1) Etude menée en 2020 – 2022 par le Learning Lab Human Change, en collaboration avec Cornerstone et Julhiet Sterwen, auprès de 2 600 personnes. L’étude a été complétée par la suite par 53 entretiens qualitatifs.

Communication orale et écoute active : 2 soft skills (encore) plébiscitées en 2023

Etre efficace dans ses prises de parole tout en sachant écouter : cette double compétence reste particulièrement appréciée chez les managers. C’est du moins ce que confirme le baromètre 2023 des soft skills élaboré par Todo Skills  en collaboration avec Legisocial.

Sur les 48 compétences du savoir être, la communication orale et l’écoute active caracolent en tête dans le top 12.

Il reste donc essentiel, pour un manager (tout comme un dirigeant) de savoir transmettre à l’oral des idées, des informations ou un savoir de manière claire, efficace, impactante, inspirante. Et il reste fondamental de savoir communiquer avec ses équipes en questionnant sans jugement, en pratiquant le feed-back et en s’assurant que les messages sont bien compris.

Cette enquête a 2 points forts. D’une part elle traite de la perception des compétences douces en France. Rares sont les baromètres sur ce sujet centrés sur l’Hexagone. D’autre part, les résultats sont issus de 843 réponses sur un panel de plus de 200 000 professionnels RH et dirigeants d’entreprises en France métropolitaine et d’outre-mer.

Todo Skills rappelle au passage que les compétences comportementales ont l’avantage, entre autres, de pouvoir se développer avec l’entraînement et la pratique. Il suffit d’acquérir les bonnes techniques, les outils adéquats et les réflexes appropriés.

Pour parcourir le détail de l’enquête, cliquez ici !

Comment faire évoluer son leadership

Les méthodes de management évoluent, les manières d’exercer son leadership aussi. Au point que développer un leadership adapté est devenu une compétence subtile.

Dans leur ouvrage « Finding the Right Balance – and Flexibility – in Your Leadership Style », Jennifer Jordan, Michael Wade et Tomoko Yokoi ont cartographié une échelle illustrant les différents styles de leadership d’hier et d’aujourd’hui, en partant du principe que les archétypes n’ont plus cours et qu’il convient de nuancer pour avancer. Les auteurs ont mené enquêtes et sondages auprès d’un millier de cadres dirigeants internationaux. HBR France en a publié la synthèse.

Résultat : à chaque leadership caricatural qui a pu être en vogue à une époque correspond un leadership plus moderne, moins acéré et davantage adapté aux circonstances et aux évolutions du monde de l’entreprise.

Par exemple, à la possession de tous les pouvoirs est préféré le partage du pouvoir. Le leader tacticien doit booster son talent de visionnaire. Le perfectionnisme doit se mâtiner d’un souci de rapidité et d’efficacité. L’intuitif ne doit pas négliger l’esprit d’analyse. L’instructeur doit développer sa capacité d’écoute. Et ainsi de suite.

A vous de déterminer votre « plage idéale » de leadership. Le but n’est pas de passer d’un archétype à l’autre, mais de parvenir à une approche nuancée, par dosage. Chaque dirigeant ou cadre dirigeant peut donc travailler sur son leadership en partant de sa situation de départ sur cette échelle, avant de définir son objectif d’évolution.

Un outil intéressant qui répond à l’adage « avant de savoir où tu vas, commence par savoir où tu es ».

HBR France – Ces compétences subtiles qui favorisent un leadership de coeur

 

Désapprendre, une nouvelle soft skill ?

Le mot peut faire peur et pourtant… Le désapprentissage est un passage utile voire obligatoire pour progresser. Dans un article d’Ümanz, Patrick Kervern érige même cette faculté en « nouvelle compétence du 21e siècle ». Pourquoi ? Parce que l’accumulation de connaissances depuis l’enfance encombre notre cerveau, entrave nos actions et limite notre efficacité. Parce qu’il est nécessaire de s’alléger et de faire le tri. L’addition d’une multitude de strates de savoirs n’est pas adaptée à un parcours professionnel rythmé par les changements de postes, de missions, à l’heure où l’agilité et l’intelligence émotionnelle sont érigées en compétences clés.

Désapprendre est l’occasion de faire le point, prendre du recul et de la hauteur pour reprendre son chemin avec davantage d’élan et de vision.

Désapprendre c’est aussi déverrouiller la résistance au changement, préparer un tremplin pour sa créativité.

Le désapprentissage ne va pas de soi. Il nécessite de s’observer réfléchir et comprendre comment on valide et intègre ses connaissances. Il impose de « remplacer la peur du changement par la joie de la découverte », formule séduisante, mais plus simple à énoncer qu’à mettre en place. Il faut parvenir à faire le tri entre ce qui doit être appris et ce qui peut être désappris. Désapprendre réclame motivation et humilité, avec une sortie quasi-inévitable de sa zone de confort.

En clair, comme le dit Patrick Kervern, « désapprendre s’apprend, et c’est là le plus beau des paradoxes ».

Etre efficace et convaincant en visio, mode d’emploi

Que vous soyez Teams, Zoom, Webex ou autres, les communications en visio vous fatiguent, vous semblent peu utiles, vous laissent de marbre ou vous stressent ? Alors il y a un problème. L’installation de la visio dans nos habitudes de (télé)travail s’est accompagnée d’une illusion : il suffit de s’équiper et de maîtriser l’outil. En réalité, la visio a vocation à modifier en profondeur notre façon de communiquer avec nos collaborateurs, nos clients ou fournisseurs. Réussir une session à distance implique un travail bien plus consistant que se contenter d’importer dans l’outil une présentation faite d’habitude en présentiel, et de dérouler. Le distanciel n’est pas qu’une question de géographie. C’est une question de sens. Etre présent, convaincant à distance nécessite apprentissage, préparation, entraînements, réglages et réflexes à acquérir. Sur le fond comme sur la forme.

La communication à distance a ses contraintes. Elle affaiblit le non-verbal, estompe le relationnel et l’humain, a tendance à raidir et refroidir. Pourtant, chaque problème peut être compensé par des techniques pour gagner en présence, en dynamisme, en implication.

La communication à distance a aussi des atouts, qu’il faut exploiter de la bonne manière: la simplicité et la souplesse d’organisation, pouvoir plonger l’interlocuteur dans des visuels, les possibilités d’instaurer une interactivité proche de la conversation…

Mais avant même de mettre en place ces changements concrets, il faut redessiner en amont le sens, les objectifs et le mode opératoire de ces séances en visio. Dans quel but précis une session est programmée ? Où souhaitons-nous en venir ? Les participants sont-ils tous réellement concernés par ce moment et son sujet ? Le sujet, justement, est-il bien clair (et le même) pour tout le monde ? Dans une visio, et contrairement à ce que l’on dit volontiers des voyages, ce qui compte est à la fois la destination et ceux qui nous accompagnent.

Bien souvent, ces questions ne sont pas vraiment tranchées lorsque les invitations sont envoyées, reçues et acceptées. Elles ne le sont pas davantage au moment où chacun se connecte. Des échanges en amont (par mail, téléphone) sont pourtant indispensables pour aller droit au but lors de la session. Plus ou moins consciemment, les visios sont aussi organisées avec un maximum de participants, parfois sans animateur attitré, par facilité ou en pensant opérer un gain de temps et de productivité. C’est l’inverse qui se produit. S’il y a bien une règle absolue qui régit les sessions à distance, la voici : plus c’est court et moins il y a de monde, mieux c’est. En clair, il convient d’éviter les erreurs déjà commises du temps où les réunions étaient en présentiel: trop fréquentes, interminables, inutiles, trop larges, mal préparées.

Il faut ensuite incorporer, et même intensifier, les règles de la prise de parole réussie : être clair, concret, impliqué, convaincant, miser sur soi et pas seulement sur ses slides. Il faut jouer de manière à la fois forte et adaptée sur les leviers clefs de l’empathie et l’interactivité, au travers de techniques variées.

Plus globalement, il faut concevoir chaque session comme un moment particulier, avec une rythmique et un déroulé pensés en amont. Un peu comme on conçoit un scenario, où chaque acteur a un rôle à jouer, dans des scènes successives agencées pour afficher une progression dans la réflexion et dans l’action.

 

 

Leçon de communication efficace par Bill Gates

Comment adopter une communication efficace et précise tout en restant humaine et authentique? Eléments de réponse avec Bill Gates, qui s’est prêté au jeu de l’entretien de recrutement. Dans cette séquence relayée et décryptée par Forbes.fr, il s’est mis dans la peau d’un ingénieur junior postulant chez Microsoft. Il répond aux trois questions classiques d’un entretien d’embauche.

Le résultat est intéressant, forcément amusant sur la forme mais surtout riche en enseignements sur la manière de répondre de manière sérieuse et intelligible, concise et efficace, en gardant une forme de spontanéité… Une manière détournée de donner des pistes et des conseils précis pour recruteurs et recrutés. Et pour tout collaborateur en quête d’amélioration dans ses postures et pratiques en communication.

Entretien D’Embauche : Bill Gates Répond Aux 3 Questions Les Plus Courantes

Couvre-feu : le travail, dernier espace de socialisation ?

C’est la dernière conséquence de la crise sanitaire et de sa gestion délicate : nous voilà contraints d’entretenir et développer nos interactions sociales dans notre sphère professionnelle. Le placement sous couvre-feu nocturne de 18 millions d’urbains entraîne une contrainte inédite : sitôt la journée de labeur terminée, il faut regagner son domicile jusqu’au lendemain matin. Grosso-modo, les relations sociales hors travail ne pourront se renforcer que durant quelques heures en journée, les jours de week-end ou de congés. Les annonces élyséennes d’hier soir peuvent se résumer ainsi: il faut sacrifier en partie notre vie sociale et personnelle pour permettre à notre vie professionnelle (donc à notre économie) de continuer. Plus que jamais le lieu de travail se retrouve donc propulsé en pôle position des environnements pour rencontrer, échanger en direct, ressentir, enrichir sa vie sociale.

Ce couvre-feu de 4 semaines et probablement davantage va rendre encore plus impérieux le besoin d’interactions de qualité dans les entreprises. Des relations humaines qui ont du sens. Où l’écoute, la bienveillance, le partage font loi. Le télétravail et les réunions en visio, érigées en solution miracle en temps de confinement, vont perdre en attrait par temps de couvre-feu. Tous, nous allons faire notre possible, en respectant protocoles et gestes barrières, pour sauvegarder tout le présentiel qui peut l’être car celui-ci devient encore plus rare, donc plus précieux. Le savoir-être en entreprise, les fameuses soft-skills, n’ont pas fini d’avoir le vent en poupe. Communiquer efficacement, développer son intelligence émotionnelle, s’engager et embarquer ses équipes, gagner en autonomie mais en même temps en empathie sont autant de compétences clés valorisées à la faveur des soubresauts de la crise sanitaire. Plus que jamais il va falloir sourire, même si c’est derrière un masque.

Pérenniser le management à distance? Oui, mais à certaines conditions…

Le télétravail imposé par la crise sanitaire est « une béquille temporaire et imparfaite imposée en urgence », expliquent Mathias Baitan et Audric Mazzietti dans Harvard Business Review France. Il n’a donc pas vocation à être prolongé en l’état. Semaine après semaine, les témoignages sur les aspects sombres du télétravail affluent: sentiment d’isolement des collaborateurs, voire brown-out, délitement du groupe, perte de dynamique collective, leadership du manager devenu mal adapté…

Si les entreprises souhaitent pérenniser, ou même développer le distanciel, il faut donc l’organiser. Réinstaurer une dynamique de groupe, redéfinir les rôles managériaux et pallier l’altération de la communication, affaiblie par la perte du non-verbal, font partie des priorités.

HBR France – Le management de proximité à l’épreuve de la distance

Le télétravail, testé et approuvé!

 

Le télétravail, vous en reprendrez bien encore un peu? Visiblement oui, si on en croit une enquête menée par Malakoff Humanis et relayée aujourd’hui par Le Figaro. Les enseignements sont intéressants. Même si c’était une première pour la moitié des interrogés, les trois-quarts des télétravailleurs estiment que la mise en place a été facile. D’une manière générale, les collaborateurs apprécient les gains en souplesse, flexibilité, autonomie, responsabilisation ou encore gestion du temps.
Bien sûr, le process est largement perfectible. Les salariés, et notamment les primo-arrivants dans le monde du télétravail, ont globalement manqué d’accompagnement. Près d’un tiers ont souffert d’un lien social dégradé, voire de conséquences négatives sur leur motivation ou leur santé.
En clair, la greffe du télétravail a bien pris. Cette pratique imposée par la crise sanitaire a vocation à perdurer au-delà de la pandémie de Covid-19. En s’améliorant.

Le Figaro – 73% des salariés veulent poursuivre le télétravail

La visio, oui mais pas trop… et pas seulement!

Un éclairage du Figaro expliquait tout récemment pourquoi les sessions de visioconférences (Skype, Zoom, Teams…) sont si fatigantes. La crise sanitaire et ses conséquences (confinement, puis déconfinement progressif, puis sortie de crise) imposent de revoir complètement sa manière d’échanger, de travailler, enseigner, former. Il est primordial de préparer soigneusement des rendez-vous en visio en format court. Et prévoir, par exemple, une heure maximum (jusqu’à 2 heures en cas de formation à distance comprenant des temps d’interaction, de visionnages de documents etc.). Ceci implique de ne garder que les messages essentiels. Le souci d’efficacité doit être constant. Chaque intervenant doit pitcher plutôt qu’expliciter. Si besoin, avant et après la séquence en visio, on complète avec des contenus écrits, des fiches synthétiques, des feed-back et débriefings concis mais clairs, en utilisant différents type de supports.

Entre les sessions, on garde le lien avec les mails, le téléphone. Il faut alterner les médias, l’écrit et l’oral. Etre efficace, agile et dynamique dans sa communication devient une compétence incontournable pour tout le monde. Y compris pendant les temps de formation. Cela s’apprend, demande de l’accompagnement, mais le challenge est passionnant.

Le Figaro.fr: Pourquoi les discussions en visioconférence sont si épuisantes