Désapprendre, une nouvelle soft skill ?

Le mot peut faire peur et pourtant… Le désapprentissage est un passage utile voire obligatoire pour progresser. Dans un article d’Ümanz, Patrick Kervern érige même cette faculté en « nouvelle compétence du 21e siècle ». Pourquoi ? Parce que l’accumulation de connaissances depuis l’enfance encombre notre cerveau, entrave nos actions et limite notre efficacité. Parce qu’il est nécessaire de s’alléger et de faire le tri. L’addition d’une multitude de strates de savoirs n’est pas adaptée à un parcours professionnel rythmé par les changements de postes, de missions, à l’heure où l’agilité et l’intelligence émotionnelle sont érigées en compétences clés.

Désapprendre est l’occasion de faire le point, prendre du recul et de la hauteur pour reprendre son chemin avec davantage d’élan et de vision.

Désapprendre c’est aussi déverrouiller la résistance au changement, préparer un tremplin pour sa créativité.

Le désapprentissage ne va pas de soi. Il nécessite de s’observer réfléchir et comprendre comment on valide et intègre ses connaissances. Il impose de « remplacer la peur du changement par la joie de la découverte », formule séduisante, mais plus simple à énoncer qu’à mettre en place. Il faut parvenir à faire le tri entre ce qui doit être appris et ce qui peut être désappris. Désapprendre réclame motivation et humilité, avec une sortie quasi-inévitable de sa zone de confort.

En clair, comme le dit Patrick Kervern, « désapprendre s’apprend, et c’est là le plus beau des paradoxes ».