Encore mal-aimé en France, l’art oratoire peut devenir un ascenseur social

Paroles, paroles… L’art oratoire serait encore mal considéré en France. Oui, cette soft skill tant recherchée en entreprise souffrirait d’une mauvaise réputation. L’agilité verbale serait un savoir superflu, voire un talent suspect, puisque « beau parleur » rime avec « menteur ». Pire, cette compétence serait un marqueur social, un de plus, caractérisant une élite. Le Point rappelle ici que c’est absurde et bien dommage, mais que la réhabilitation est en marche. Ouf! Occasion de rappeler, comme Les Echos l’avaient fait le mois dernier, que l’école a un rôle central à jouer pour initier et entraîner les Français à la prise de parole en public dès le plus jeune âge, à l’instar de leurs camarades anglo-saxons…

L’art-oratoire-un-ascenseur-social-des-la-rentree-Le Point

Pourquoi la prise de parole devrait être enseignée à l’école

Régulièrement, une vidéo de prise de parole inspirante est partagée en masse sur les réseaux sociaux. Bien souvent, elle nous vient des Etats-Unis.

La dernière en date, celle de Megan Rapinoe, la star de l’équipe féminine américaine de football sacrée championne du monde, fait encore le buzz une semaine après.

Nous envions l’aisance à l’oral de nos amis anglo-saxons, en particulier outre-Atlantique. Qu’ils soient chefs d’entreprise, sportifs, artistes, ils montrent bien souvent une facilité et un certain talent pour s’exprimer en public. Ce n’est pas un hasard: leur système éducatif laisse une large place à l’apprentissage et l’entraînement à la prise de parole. Exposés avec ou sans notes dès les petites classes, multiplication des événements solennels (fêtes de fin d’année, remises de diplômes), participation à d’innombrables « debate clubs »… les occasions sont nombreuses, outre-Atlantique, pour développer cette compétence si précieuse par la suite, dans la vie professionnelle comme personnelle.

Alors oui, comme le rappelait récemment Les Echos, il est grand temps de s’inspirer de cette « tradition » et de faire un peu plus de place, dans nos écoles primaires, à l’enseignement de la prise de parole en public. Du moins au-delà de la récitation ânonnée les mains dans le dos. Pour que les écoliers français ne découvrent plus les difficultés des oraux à fort enjeux au moment de passer leurs examens, et seulement à ce moment là…

Les Echos – Pourquoi-il-faut-enseigner-la-prise-de-parole-en-public

La prise de parole en public à portée de tous… grâce à l’IA?

Selon cet article récent de la Harvard Business Review, l’IA permettrait de développer ses talents d’orateur. Avec notamment des applications et logiciels d’entraînement aux entretiens d’embauche. Voici donc une nouvelle vertu affichée de l’intelligence artificielle : mettre l’éloquence à la portée de tous, où on veut et quand on veut. Quand aux recruteurs, ils disposeraient d’outils et d’algorithmes pour disséquer les enregistrements vidéo des candidats. Reste la question de fond, presque philosophique: est-ce pertinent de recourir à l’IA pour analyser au plus près et évaluer des éléments fondamentalement humains?

HBR – L’intelligence artificielle au service de la prise de parole en public?

Les 10 commandements de la gestion de slides

Concevoir, élaborer et bien gérer ses slides en présentation : le sujet reste un vrai challenge pour nombre de collaborateurs en entreprise. Les supports visuels peuvent être un atout, une réelle plus-value s’ils sont maîtrisés et adaptés à la prise de parole. Dans le cas contraire, ils peuvent plomber votre intervention. Rappeler les 10 conseils qui conditionnent une bonne gestion de ses slides n’a donc rien de superflu.

En amont de la présentation :

1 – Elaborer vos slides en fonction de votre discours et non l’inverse. Votre PowerPoint (ou Keynote ou Prezi…) n’est qu’un support qui doit valoriser votre discours. Vous devez pouvoir vous en passer (ne serait-ce que pour pouvoir assurer en cas de problème technique).

2 – Elaguez vos slides au maximum. Une idée importante par slide. Pas plus d’une quinzaine de mots. Une image si besoin. Chaque slide doit pouvoir être comprise en 5 secondes (faites le test !) Evitez les longues listes à puces.

3 – Adoptez une charte graphique. Elle doit être cohérente, plutôt épurée. Elle rappelle et valorise l’entreprise.

4 – Soignez la lisibilité. Votre police de caractère doit être assez grosse, simple (on évite le gothique ou les handwriting) et se détacher au maximum du fond. Un graphique est parfois mieux qu’un long discours : dans ce cas simplifiez-le au maximum, gardez seulement les données essentielles.

5 – Utilisez des images, voire des effets spéciaux, mais uniquement s’ils ont un sens par rapport à votre propos. N’essayez pas d’impressionner ou de « faire joli ».

6 – Prévoyez si possible une version épurée que vous utiliserez lors de votre prise de parole, et une version détaillée que vous pourrez fournir à vos interlocuteurs… de préférence après votre présentation.

7 – Régler en amont toutes les modalités et contraintes techniques. Vérifiez le lieu où vous allez prendre la parole. Où allez-vous vous placer ? Comment vos supports visuels seront projetés ? Evitez toute surprise à gérer en urgence au moment de commencer.

8 – Préparez-vous. Répétez votre présentation, comme un comédien répète avant la première. A plus forte raison si cette prise de parole est à fort enjeu. Si le temps vous manque, privilégiez les temps forts : les premières minutes, les soudures entre parties, la conclusion. Veillez au dynamisme de votre présentation et aux transitions entre slides, au besoin en utilisant des techniques d’entraînement type PechaKucha.

Pendant la présentation :

9 – Ne démarrez pas d’emblée par une slide. Toute l’attention du public doit être concentrée sur vous les premières secondes. Soignez d’abord votre prise de contact, votre accroche, votre introduction. Si vous démarrez avec l’écran allumé, prévoyez une slide noire par exemple.

10 – Gardez le contact regard avec votre public. Si vous pointez un élément sur une slide, ne restez pas collé à l’écran. Ne tournez pas le dos à la salle.

 

Le jeu vidéo, l’idée en vogue contre l’ennui au travail

 

La « gamification » (ou ludification pour employer le terme français) serait-t-elle la nouvelle recette miracle pour lutter contre le « brown-out » (la démotivation due à la perte de sens que le salarié perçoit dans son travail) ? Après s’être largement imposée dans le marketing opérationnel moderne, dans la formation professionnelle et dans l’e-commerce, la pratique est de plus en plus testée dans le management et les RH. Objectif: remotiver les employés, leur permettre de se réapproprier leur travail et les impliquer davantage. Et ce, en transformant les tâches à accomplir en jeu.

Dernière grande entreprise à s’y mettre: Amazon. Dans ses entrepôts, le mastodonte américain de l’e-commerce veut rendre les missions de ses employés à nouveau attractives… à travers le prisme du jeu vidéo.

L’expérience, racontée par Le Figaro, permet sans doute aussi à Amazon de redorer son image après avoir été épinglée sur les conditions de travail dans ses entrepôts. La gamification peut donc aussi servir à dynamiser sa communication externe!

Le Figaro – Amazon veut motiver ses salariés avec des jeux vidéo

Le CHO, gadget ou véritable atout pour l’entreprise?

Quand un chief happiness officer défend l’utilité et le sens de son métier… Johann Carelli l’explique dans les colonnes de la Harvard Business Review: non, le CHO n’est pas un GO engagé pour détendre l’atmosphère. Non, son rôle ne consiste pas à installer un baby-foot et distribuer des fraises tagada pour que le souffle du bonheur gonfle les voiles de l’entreprise. Un décryptage forcément partial donc, mais instructif à l’heure où on brocarde volontiers le management « bisounours » et la course au bien-être dans le monde du travail.

HBR France – Le CHO n’est pas celui que vous croyez

Apaiser les relations entre employés, managers et DRH grâce… au numérique

Pour celles et ceux que les initiales IA effraient, ce focus de Forbes.fr apporte un début de réconfort. Le numérique peut rendre l’entreprise plus citoyenne, apprenante, horizontale et frugale. Et, de fait, apaiser et rendre plus efficaces les relations entre collaborateurs, managers et DRH.

A condition d’accepter quelques changements dans la manière de travailler.

Et d’adapter les process et contenus de formation…

Et Si Le Numérique Réconciliait (Enfin !) Les Collaborateurs, Les Managers Et La DRH ?

Soft skills et compétences numériques au top des critères de recrutement

La tendance se confirme, quelles que soient les études et les publications: soft skills et compétences numériques constituent le Saint Graal des recruteurs cette année… Et probablement les suivantes. La personnalité du candidat et ses qualités relationnelles sont plus importantes que son expérience. Et bien plus importantes que ses diplômes. Quant à l’expertise digitale, elle est recherchée dans tous les secteurs et toutes les fonctions. Challenges a publié un focus sur ce sujet, illustré par un entretien avec Marlène Ribeiro, directrice exécutive chez Michael Page.

Challenges – Recrutement, les grandes tendances du marché en 2019

 

Dynamiser ses prises de parole grâce au « PechaKucha »

Le PechaKucha, vous connaissez? Ce n’est ni le dernier fruit exotique à la mode, ni une position de yoga. Il s’agit d’un outil redoutablement efficace pour dynamiser ses prises de parole. De plus en plus connue mais toujours peu utilisée dans les entreprises françaises, la technique consiste à passer 20 slides de 20 secondes, pour dire l’essentiel en 6 mn 40. L’exercice est contraignant et c’est justement son intérêt: il oblige à se défaire de ses mauvaises habitudes, à déconstruire ses traditionnels PowerPoint pour en faire des pitchs efficaces, percutants et même… inspirants. Il permet de mettre en pratique tous les pré-requis fondamentaux de la prise de parole. Un outil à tester et à développer durant les sessions de formation. Mode d’emploi avec l’article ci-dessous paru dans Forbes.fr:

Comment le PechaKucha impose le style TEDx en entreprise

Le trio gagnant des compétences qui font la différence

Cela fait un moment déjà que les compétences techniques (hard skills) ne sont plus l’alpha et l’oméga des recrutements. Dans la littérature récente sur le sujet, les soft skills (parfois appelées savoir être ou mental outlook) se taillent la part du lion. Ces compétences comportementales sont décrites, classées, catégorisées en 5, 10, 12, 15, 20 items depuis des années. Empathie, capacité à communiquer, aisance à l’oral, management d’équipes, gestion du stress, écoute, intuition, créativité, audace, flexibilité… elles sont de mieux en mieux identifiées par les DRH, recruteurs et managers. Ce qui n’empêche pas quelques mises au point sur les idées reçues qu’elles suscitent.

L’impératif récent de trouver des profils atypiques a généré un engouement pour les mad skills, ces « grains de folie » qu’on oppose volontiers aux soft skills pour souligner leur complémentarité. Une tendance venue directement des entreprises high-tech de la Silicon Valley. Il s’agit de talents personnels voire anti-conformistes, que l’on conseille de valoriser dans les CV… et que l’on traque volontiers sur les réseaux sociaux et lors des job datings. Courir le marathon, faire du bénévolat dans une ONG, pratiquer le yoga, être féru de manga… autant de passions qui traduisent un trait de caractère particulier, un supplément d’âme susceptible de séduire. Depuis 2 ou 3 ans, on en parle ici et , et de plus en plus.

Enfin, il y a une compétence très classique mais dont on parle assez peu : la culture générale. De plus en plus appréciée dans tous les métiers, elle peut aussi faire la différence. Il ne s’agit pas de celle que l’on booste tous azimuts le temps de préparer le concours de Sciences Po. Ce n’est pas non plus celle qui consiste à connaître la capitale de l’Ouzbékistan pour briller au Trivial Pursuit. C’est celle que l’on acquiert et que l’on entretient tout au long de son parcours personnel et professionnel. On l’apprécie chez une nouvelle recrue qui connaît bien l’histoire, l’actualité, les acteurs, les anecdotes du secteur dans lequel il évolue, et au-delà. C’est celle qui traduit une capacité de décryptage de son environnement. Celle qui traduit une ouverture d’esprit et une vraie curiosité. Celle qui, du coup, dope la capacité relationnelle. On l’aura compris, la culture générale est un savoir a priori très classique, mais directement relié à bon nombre de soft skills.