Comment Glassdoor challenge les entreprises et tuyaute les demandeurs d’emploi

Glassdoor. Le nom ne vous dit peut-être pas grand chose. Pourtant, les responsables marketing et RH ont tout intérêt à s’intéresser de près à cette plate-forme web qui passe au crible 700 000 entreprises dans le monde. Les sociétés sont notées, évaluées, commentées… du point de vue des salariés, employés, stagiaires qui y travaillent où qui y ont travaillé. En clair, Glassdoor (« porte de verre », histoire de rendre plus transparente l’entrée dans l’entreprise) est un peu le TripAdvisor des entreprises de toutes tailles et tous secteurs. Bien plus qu’un énième palmarès annuel des entreprises où il fait bon vivre, Glassdoor fournit une base d’informations aussi détaillées que précieuses pour les chercheurs de stage ou d’emploi, ou les collaborateurs tentés par un changement de poste. On y trouve les entreprises qui recrutent, le classement des meilleurs employeurs, des meilleurs PDG, une masse d’avis et de commentaires pour chaque société répertoriée. Chaque intervenant peut poster de manière anonyme son salaire, son impression sur le poste, l’ambiance dans son service, les techniques de management, les perspectives de promotion… Et des informations partagées à forte valeur ajoutée, comme les questions les plus surprenantes ou difficiles qui sont posées lors des entretiens de recrutement. Une mine donc.

L’intérêt pour les demandeurs d’emploi est évident. Ils vont orienter leurs recherches vers les compagnies les mieux cotées, en fonction de leurs critères prioritaires. Ils vont trier, et préparer leur entretien d’embauche en fonction des éléments collectés.

Les bénéfices potentiels pour les dirigeants, managers et DRH sont tout aussi évidents. Une entreprise a tout intérêt à briller avec un bon classement  et des « reviews » positives, pour disposer au final d’une médiatisation flatteuse. Glassdoor lui offre aussi une vision en interne et donc les moyens d’ajuster sa politique de management et d’embauches en fonction des commentaires postés. In fine, forte d’un bon positionnement sur la plate-forme, elle peut espérer attirer les meilleurs talents et améliorer son recrutement.

Glassdoor se positionne donc à la fois comme un acteur de plus en plus incontournable pour soigner son e-réputation d’employeur, et comme un conseiller précieux pour les chercheurs d’emploi.

Reste la question inévitable : les commentaires sont-ils fiables ? A ce sujet, Glassdoor est confronté au même problème que tous les sites dont les contenus sont basés sur des reviews anonymes. Un double système de validation des commentaires permet un certain filtrage. Mais Glassdoor, pas plus qu’un TripAdvisor, ne peut garantir 100% de posts et d’informations authentiques. La plate-forme mise sur une vision d’ensemble et sur une volonté commune des internautes d’instaurer une confiance réciproque pour que l’outil reste utile à tous.

Patrons, entraînez-vous à la question qui fâche

La question qui fâche est inévitable. C’est par nature celle qui intéresse les médias en premier lieu. Les sujets sensibles, les problématiques « poil à gratter » et autres polémiques petites ou grandes attirent l’attention (et nourrissent parfois l’obsession)  des journalistes et du public. De même que la « mise sur le grill » d’un invité, qui, au centre de l’arène médiatique, va devoir lutter pour faire valoir ses arguments, sauvegarder son image et la réputation de l’entreprise.

Sur la forme, la question qui fâche est toujours un peu cinglante et polémique. Pour peu que le journaliste soit direct et pugnace, elle sera même provocante. Elle est inspirée par l’actualité autant que possible, mais aussi et surtout par une idée forte répandue à tort ou à raison, une réputation réelle ou supposée, un sujet sur lequel l’invité est prié de s’expliquer, parfois de se justifier. C’est le cas avec la question posée à Antoine Frérot, à qui on demande, tout de go, s’il n’a pas « d’états d’âme à gagner autant d’argent sur un produit d’absolue nécessité tel que l’eau ». D’entrée, le journaliste se positionne sur le terrain de la morale, en sous-entendant que Veolia n’en a pas beaucoup en engrangeant 1 milliard d’euros par an pour que nous puissions simplement boire et nous laver.

Face à ce type de questions, l’intérêt est de répondre avec aplomb, rapidité voire fermeté s’il l’on veut s’inscrire en faux. Mais aussi, être pédagogue et apporter des éléments clairs et probants qui vont rapidement nuancer (voire infirmer) les sous-entendus ou accusations contenus dans la question. C’est ce que fait d’ailleurs le PDG de Veolia de manière plutôt efficace. Son « absolument pas » tranchant et précis qui entame sa réponse est immédiatement suivi d’une argumentation construite et claire qui vise à démonter les inexactitudes contenues selon lui dans la question. Pour, au final, exposer un message fort qui va à l’inverse des présupposés. En substance : « Veolia offre un service technique et performant pour qu’une eau propre arrive à volonté chez vous et en reparte sale, le tout gratuitement ».  Et pour donner du crédit à son argumentation, Antoine Frérot verse dans la mise en situation et les exemples concrets, qui ont pour but de rendre son discours immédiatement compréhensible et de témoigner de sa bonne foi.

Autre avantage de cette manière de répondre : elle permet d’utiliser au maximum les leviers de la communication non-verbale au service de la conviction. L’accroche regard est totale, le visage est animé, la gestuelle accompagne le discours, le sourire s’esquisse au bon moment. L’invité délivre une vraie présence à l’antenne, il s’avance vers son interlocuteur, paraît pleinement investi en énergie dans sa réponse. En communication face aux médias comme face à n’importe quel public, le travail de conviction est déjà bien entamé dès lors l’envie de convaincre est perceptible.

Nul doute que cette réponse à la fois incisive et argumentée, le dirigeant l’a préparée. Et c’est tout l’intérêt de ce petit décryptage. La question qui fâche, anxiogène en soi, vaut largement la peine d’être vécue, car elle est l’occasion de renforcer une position. De remettre les choses en place ou en perspective. De couper court aux malentendus et aux raccourcis. De tordre éventuellement le cou à une idée reçue.

La question qui fâche, qui surgit inévitablement un jour ou l’autre sur le parcours médiatique du dirigeant, doit être considérée davantage comme une opportunité que comme une mauvaise rencontre.

En revanche, elle s’anticipe et se prépare. S’entraîner à répondre aux questions qui fâchent n’est pas une simple recommandation en média-training. C’est un impératif.

Cinq conseils pour être un « bon client » des médias

Savoir parler aux médias permet de préserver, voire améliorer son image et celle de son entreprise. Cela permet aussi d’être identifié par les journalistes comme un « bon client ». Pour les journaux, radios, TV ou sites web, un « bon client » (le terme est emprunté directement au jargon journalistique) est un interviewé qui sait délivrer rapidement un discours clair, concis, facilement compréhensible. C’est donc un porte-parole qui figure en bonne place dans le carnet d’adresses des journalistes et qui sera rappelé pour d’autres interviews dès qu’une occasion va se présenter.

On reproche parfois aux médias d’interroger toujours les mêmes personnes, de demander l’avis des mêmes experts, qui formeraient un club fermé, un vivier dans lequel puiseraient les journalistes de manière systématique sans trop se poser de questions. C’est en grande partie parce que ces spécialistes ont été identifiés comme de « bons clients ».

Il est toujours utile d’être étiqueté comme tel par les journalistes, même dans l’hypothèse où on ne raffole pas, par nature, des interviews. Rappelons ici qu’il vaut toujours mieux qu’une information vous concernant de près ou de loin passe à travers vous plutôt que sans vous. Alors autant la délivrer de manière efficace et être catalogué comme un « bon client » qui sera sollicité une prochaine fois. Toute occasion de briller dans les médias est bonne à prendre.

Voici 5 conseils de base pour être un « bon client » :

–       Répondre rapidement aux sollicitations des médias. Dites oui ou non en fonction de votre emploi du temps et du sujet, mais ne laissez pas le journaliste dans l’attente d’un retour sur votre disponibilité.

–       En interview, répondez de manière directe et concise aux questions, surtout face aux médias audiovisuels. Les formats des interviews radio ou TV sont très courts (15 – 30 secondes souvent). Moins il y a aura de montage à effectuer, moins votre parole sera tronquée et moins le journaliste aura de travail. Tout le monde y gagne.

–       Efforcez-vous de vulgariser au maximum, chassez le jargon trop technique ou corporatiste. N’oubliez pas qu’à travers les médias, notamment généralistes, vous vous adressez au grand public.

–       Adoptez un langage concret, imagé. Votre discours sera plus percutant, agréable à écouter et vos propos seront mieux mémorisés.

–       Préparez toujours vos interventions à l’avance, en lien avec le journaliste qui va vous interroger. Même dans le cas d’une interview en urgence (situation fréquente en radio), prenez le temps de cerner le sujet, l’angle du journaliste et de rassembler vos idées avant de démarrer l’entretien. Si vous êtes amenés à vous exprimer régulièrement devant la presse, quelques sessions de média-training peuvent être utiles.

Entreprises, faites vos voeux!

Simple rituel ? Corvée inévitable ? Pas du tout. Les vœux de début d’année constituent avant tout un moment utile pour l’entreprise, qui peut par ce biais recontacter ses clients, mettre à jour son réseau et le réactiver, voire même communiquer en externe.

Le rituel des voeux permet de resserrer les liens avec ses clients, en ajoutant de l’humain dans un monde dont on répète volontiers qu’il en manque au quotidien. Tout en douceur, il permet de revenir vers ses contacts sous une forme désintéressée. C’est finalement un outil de communication, presque de marketing, qui renforce un lien professionnel et peut aider à pérenniser une collaboration. Le moment des voeux véhicule aussi l’image de l’entreprise à l’extérieur. C’est pourquoi le choix du support, du graphisme, du thème n’est pas anodin.

Simple mail, carte de vœux traditionnelle, format électronique ou même petite vidéo : tout est possible, chaque formule ayant ses avantages et ses inconvénients.

Le mail est pratique, rapide et peu coûteux, donc idéal pour envoyer un simple message de bonne année. Il a vocation à se rappeler au bon souvenir de ses clients. Sans plus, car il reste très impersonnel : au moment où il reçoit le message, le destinataire a pleinement conscience qu’il fait simplement partie d’un envoi massif.

Même chose pour la carte de vœux électronique. Certes, elle est économique et écologique, potentiellement bardée d’effets visuels avec guirlandes qui s’allument, neige qui tombe et autres feux d’artifices, mais elle manque aussi de singularité pour le destinataire, à moins de rajouter pour chacun un petit message.

La carte de vœux la plus proche de ses clients reste la bonne vieille carte envoyée par courrier, avec un petit mot personnalisé à l’intérieur. Elle est généralement conservée plus longtemps que le courriel ou la carte électronique, peut être exposée sur un bureau ou montrée à son entourage si elle est particulièrement belle ou originale.

Reste le cas particulier des vœux sous forme d’une petite vidéo destinée à un public plus large. Dans ce cas de figure, l’objectif est moins de souhaiter la bonne année à ses clients que de communiquer en externe sur la créativité et le dynamisme de l’entreprise. Le rituel des voeux devient un moment de communication pure et d’exposition de l’entreprise, qui opère un clin d’œil promotionnel sur elle-même. Ces vidéos ont vocation à tourner sur le web et à promouvoir l’image de l’entreprise au-delà de la séquence du Nouvel An. Assez naturellement, les agences de communication, de publicité, entreprises de l’audio-visuel, des médias ou de la mode aiment beaucoup présenter leurs vœux sous cette forme. Avec l’objectif de surprendre, amuser et s’afficher comme particulièrement créatifs.

Internet: êtes-vous bien référencé ?

Voilà une question essentielle. Le référencement d’une entreprise mesure le niveau de difficulté rencontré par les internautes pour accéder à votre site. Il renvoie à tous les moyens à disposition sur le web, pour le grand public (moteurs de recherche notamment), pour arriver jusqu’à vous. Le référencement, c’est un peu une vitrine exposée au grand public. Comme toute vitrine, elle doit remplir deux objectifs : être bien visible (notamment par rapport aux autres) et belle à regarder, bien conçue pour donner envie de pousser largement la porte.

A contrario, un mauvais référencement sur internet peut se traduire par deux problèmes potentiellement graves : un manque de visibilité de l’entreprise et surtout, par effet de vase communiquant, un espace laissé vacant aux concurrents et aux critiques. Car internet, comme la nature, a horreur du vide. Si l’espace n’est pas occupé par vous, il le sera par d’autres et cela peut nuire gravement à vos intérêts.

Prenons un exemple concret : une entreprise A ne s’est jamais préoccupée de son référencement sur internet. Si l’on tape son nom sur Google, qui reste à ce jour le moteur de recherche vedette, le site web officiel de l’entreprise n’apparaît pas immédiatement dans les premiers résultats de la recherche. L’internaute, peu patient de nature qu’il soit simple particulier ou professionnel, ne va pas avoir accès directement et facilement aux informations de base qu’il recherche concernant A. Il se dit alors que A n’est peut-être pas si importante, pas si crédible, pas si sérieuse que ça. En revanche, d’autres sites, blogs ou forums concernant A de près ou de loin, mais plus actifs sur la toile, apparaissent tout de suite. Et c’est là que le bât blesse. L’internaute va accéder en priorité à tous ces contenus, qui parlent de A, mais qui sont extérieurs à l’entreprise. Parmi ces contenus, beaucoup peuvent être très critiques ou malveillants : clients mécontents qui épanchent leur colère sur les forums de consommateurs ou sur des blogs, qui bricolent des vidéos rageuses et les postent sur YouTube, sans parler des concurrents qui peuvent évoquer A, plus ou moins directement, sans prendre de gant.

Non seulement A n’est pas visible en tant que telle, mais elle laisse la place aux commentaires extérieurs sur son activité, la qualité de ses produits, son sérieux… En clair, elle confie son image et sa réputation aux autres.

Faites le test très simple : tapez le nom de votre entreprise ou de votre structure sur la barre de recherches Google et regardez quels sont les 10 ou 12 premiers contenus proposés aux internautes. Beaucoup de sociétés, grosses ou moins grosses, n’ont pas encore adopté ce réflexe. En fonction de ce que vous verrez comme sites proposés, vous mesurerez rapidement le chemin qu’il vous reste à parcourir pour être non seulement faciles à trouver sur la toile, mais aussi beau à regarder.

Devenu rapidement stratégique, le référencement est un métier à part entière, avec ses techniques (travail sur les contenus, les mots-clefs, les liens). Surveiller et améliorer son référencement prend du temps. C’est une tâche qui doit être récurrente et pérenne. Cette compétence peut être délivrée par un prestataire professionnel extérieur ou par les services marketing et informatique de l’entreprise. Mais quelle que soit la formule adoptée in fine, un diagnostic préalable s’avère incontournable.

Choisir son porte-parole en pleine crise

Une entreprise traverse une zone de turbulences. Le choix d’un porte-parole s’impose. Qui sera le messager de l’entreprise auprès des médias et de l’opinion ? Le choix d’un porte-parole est complexe et il n’existe pas de profil parfait et universel.

– Le dirigeant peut-il être porte-parole ?

Oui, dans certains cas très particuliers, et notamment en cas de crise très grave. Ainsi, lorsque survient une catastrophe aérienne ou ferroviaire, nul autre que le PDG de la compagnie doit apparaître, dans les premiers moments, en première ligne. Cela est surtout valable dans les premiers instants. Si la crise dure, si les développements dans les médias s’étalent dans le temps (enquête, expertises, rebondissements…) il convient de choisir un autre porte-parole qui prendra le relais. Il convient de ne pas banaliser la parole du PDG, qui ne doit être exposé que dans les moments forts.

Quelques dirigeants d’entreprise ont choisi d’apparaître systématiquement dans les médias. C’est le cas par exemple de Michel-Edouard Leclerc, qui est, pour les journalistes comme le public, la voix, le visage, la parole du groupe Leclerc. Ce choix, lié à la personnalisation à l’extrême du distributeur, reste une exception.

– Le directeur de la communication peut-il être porte-parole ?

En général non. Un directeur de la communication est choisi pour ses compétences d’organisateur, pas pour passer à la télévision. Il a beaucoup d’autres tâches à exécuter, notamment en temps de crise, ne serait-ce que dans les contacts quotidiens à organiser avec la presse. Il connaît trop bien les médias pour être dans l’action, l’émotion et la justesse. Face aux journalistes qu’il fréquente et contacte tout au long de l’année, il risque d’être trop lisse, convenu et pas assez crédible lorsque survient la crise.

Le porte-parole est choisi en fonction de la crise. Il n’est pas le même en cas de crise sociale, technologique, financière, économique… Il est choisi aussi en fonction de l’image que l’on veut peaufiner en particulier.

Dans tous les cas de figure, il est conseillé de veiller aux points suivants :

– Le porte-parole fait partie de la cellule de crise, ou, du moins, travaille en étroite collaboration avec elle. Il doit être parfaitement informé de tout ce qui se passe, se prépare, se profile.

– Eviter de choisir un porte-parole trop jeune, qui paraîtrait inexpérimenté et enverrait le signal que l’entreprise ne prend pas assez la situation au sérieux. Il ne suffit pas d’être jeune pour être dynamique.

– Choisir quelqu’un qui s’exprime de manière claire, fluide, concrète et qui « passe bien » physiquement. Mieux vaut éviter quelqu’un d’apparence renfermée, sévère, triste ou trop joviale. Attention aussi à sa voix. En radio, la voix de votre porte-parole représente à elle-seule l’entreprise. Mieux vaut éviter les timbres monocorde, haut perché, les débits excessivement rapides.

– Former ses porte-parole potentiels à la prise de parole en public et devant les médias. Ce travail de formation doit être fait en amont, mais il peut s’accomplir aussi en urgence si besoin, lorsque la crise survient.

Il est aussi conseillé de veiller à l’apparence, à la présentation de ses porte-parole. Sans verser dans la dictature de la mode, quelques ajustements en matière de look, de vêtements, de coiffure peuvent être bénéfiques. Au moment de s’exposer devant les médias et le grand public, paraître moderne et dynamique est un plus.

Cinq conseils pour être efficace en interview

Vous êtes interviewé(e) et vous vous demandez comment faire passer votre message de manière efficace. Voici quelques conseils, issus des techniques journalistiques elles-mêmes. En effet, vous avez le même objectif qu’un journaliste : délivrer un message qui doit intéresser votre public et être compris par le plus grand nombre.

1)   Soyez concis. Un message est mieux perçu s’il est contenu dans des phrases courtes. Dans une phrase de 12 mots, on mémorise 100% du message. Dans une phrase de 40 mots, on ne retient que 30% du propos.

2)   Préférez les tournures actives plutôt que passives. La forme active a deux avantages: elle est moins lourde que la forme passive et elle s’assimile mieux.

3)   Utilisez des formules concrètes plutôt qu’abstraites.

4)   Chassez le jargon autant que possible. Ne gardez des mots techniques et propres à votre univers professionnel que s’ils servent réellement votre message et lui ajoutent une plus-value.

5)   Evitez les avalanches de chiffres. Et surtout, si les données statistiques sont indispensables, vous pouvez les « habiller » et les rendre plus simples à assimiler. Préférez des fractions (2 sur 3 plutôt que 66%). Faites comme les journalistes : donnez des illustrations qui vont frapper les esprits, donner du sens immédiat à votre propos et se retenir facilement. Par exemple : 370 milliards de dollars équivaut au PIB de la Belgique, 400.000 personnes représentent la population de Nice, 150 millions d’euros est le prix d’un Airbus A380…

Enfin, dans le cadre d’une interview télévisée, il est primordial de soigner la forme. 50% de l’effet d’un message provient du non-verbal, autrement dit les gestes, la posture, le regard. La maîtrise du fond en même temps que la forme s’apprend et s’entretient.

Comment surfer sur les creux de l’actualité

« Décidément, il ne faut pas mourir en juillet ». Par ces mots, le cinéaste Jean-Pierre Mocky s’affligeait de voir le peu de personnalités du monde du spectacle présentes aux obsèques de Bernadette Lafont, décédée le 25 juillet 2013. La formule lapidaire résume l’idée qu’en été, la France vit au ralenti. Les Français, partis en vacances, ont la tête ailleurs. Ils laissent leurs préoccupations habituelles en stand-by à la maison, à la gare ou à l’aéroport. Ils ne s’intéressent plus ou si peu à des événements qui les auraient passionnés deux mois plus tôt.

Dans ces conditions, les périodes de creux comme les congés d’été, et particulièrement à l’approche du 15 août, apparaissent comme les pires périodes pour communiquer efficacement à travers les médias.

Cette idée mérite d’être nuancée, pour deux raisons majeures :

1)   Il faut garder à l’esprit que les médias, eux, continuent de tourner 24 heures sur 24. L’info ne s’arrête pas avec les transhumances estivales ou la trêve des confiseurs, entre Noël et le Jour de l’An. En période de congés, l’actualité économique et politique est creuse. Les journalistes sont à l’affût du moindre sujet qui pourrait donner de l’épaisseur à leurs reportages. Dans ces conditions, une information sur votre entreprise trouvera un écho particulier dans les médias, trop heureux de traiter autre chose que les infos services (trafic routier, météo…) et les « marronniers » de l’été (sujets qui reviennent traditionnellement chaque année, comme la fréquentation touristique, les arnaques des vacances etc.) A contrario, communiquer pendant une Coupe du Monde de football, une élection législative ou un conflit armé d’envergure, c’est prendre le risque d’être totalement inaudible.

2)   Les Français en vacances ne se débranchent pas aussi facilement de l’actualité. Si leur état d’esprit est en mode détente, ils ont justement davantage le temps de lire les journaux, d’écouter la radio, de surfer sur internet. Sans parler des sites d’infos que l’on peut consulter sur son lieu de vacances, sur sa tablette ou son smartphone, que l’on soit sur une plage de Vendée ou des Maldives, sur un GR en Corse ou dans un hôtel au Mexique.

Solliciter les journalistes quand l’actualité est atone peut donc être une bonne idée pour faire passer son message. D’une manière générale, souvenez-vous qu’une même information n’a pas la même valeur intrinsèque selon le moment où elle est diffusée. Nous avons vu ici comment les journalistes obéissent aux règles de proximité pour susciter l’intérêt de leur public. Respectez vos propres règles de proximité pour attirer l’attention des médias.

Petites phrases : les médias en raffolent, mais attention…

C’est bien connu : pour faire passer son message, marquer les esprits, rien ne vaut un bon mot, une formule choc, une petite phrase bien ciselée, un trait d’esprit ou d’humour… Les hommes politiques l’ont bien compris. Ils en usent et parfois en abusent. Les journalistes eux-mêmes ont recours aux formules choc pour donner du relief à leur plume. En outre, ils adorent les reprendre et les relayer, sachant qu’elles sont percutantes et plairont à coup sûr à leur public.

Mais attention : la petite phrase est une arme à double tranchant. Elle marque les esprits. C’est le but recherché… mais c’est parfois tout le problème. Il s’agit de ne pas se tromper, sous peine de voir une formule choc stigmatiser, parfois à vie, celui qui l’a prononcée. Pour prendre un exemple (ils sont innombrables) puisé dans la vie politique, l’ex-secrétaire d’Etat à la Santé Georgina Dufoix sera à jamais associée au « responsable, mais pas coupable » prononcé durant les soubresauts de l’affaire du sang contaminé dans les années 80. Et le « responsable mais pas coupable » est devenu lui-même une formule toute faite, un gimmick.

La formule choc est à utiliser avec parcimonie et à sélectionner avec soin. Qu’il soit brillant ou affligeant, votre bon mot risque d’être repris par tous les médias et de tourner en boucle sur le web. En outre, si elle est utilisée à tour de bras, la formule choc peut devenir une marque de fabrique encombrante, voire ridicule. Certains hommes politiques de tous bords ont fait du trait d’esprit une spécialité. Parfois, leur talent est reconnu au point d’en tirer une réelle popularité, à l’instar d’un André Santini. Mais cette marque de fabrique n’est pas forcément promesse de crédibilité, loin de là. Les formules imagées et alambiquées de l’ex-Premier ministre Jean-Pierre Raffarin (les devenues célèbres « raffarinades ») ont fait les beaux jours des médias en général et des Guignols de l’Info en particulier. François Hollande tend à dégainer le jeu de mot en toutes circonstances. Une habitude diversement appréciée.

Dans un registre proche, méfiez-vous des expressions « tartes à la crème ». Elles sont imagées, certes, mais peuvent être une fausse bonne idée. Evitez de multiplier les formules toutes faites, les clichés, stéréotypes et lieux communs (dont usent et abusent parfois les journalistes) qui n’apportent rien et ne surprennent plus personne. Exemples : « Enterrer la hache de guerre », « Franchir la ligne jaune », « Il n’y a pas photo », « Grand oral », « Levée de bouclier », « Donner son feu vert », « couper le cordon ombilical » etc. La liste est inépuisable. Ces expressions peuvent paraître utiles pour illustrer un propos : en fait, ce sont souvent des périphrases qui allongent inutilement le discours…

Enfin, tout comme les hommes politiques, prenez garde aux promesses lapidaires et aux discours tranchants. Votre propos vous engage, vous comme votre entreprise. Si vous avez des vérités à asséner, des promesses à formuler, soyez sûrs de vous à 100%. Une interview s’archive et peut vous poursuivre… durant très longtemps ! Prenons encore un exemple en politique, où, c’est bien connu, les promesses n’engagent que ceux qui y croient. On se souvient comment Jean-François Copé avait juré, dans une formule très appuyée: « Moi vivant, il n’y aura pas d’augmentation de la redevance ». L’annonce de l’augmentation de ladite redevance est tombée deux semaines plus tard. Les médias n’ont pas manqué de ricaner. Le chef de file des députés UMP a même été nominé au prix Humour et Politique 2009…

Soigner son e-réputation, tout un programme

Sur la toile, les réputations se font et se défont le temps de quelques clics. Dans le même temps, ce média de masse est devenu incontournable. A la clef, les entreprises, quelle que soit leur taille, n’ont pas d’autre alternative que d’utiliser le web non seulement pour communiquer, mais aussi pour défendre leur image. L’e-réputation est devenue un combat de tous les instants, dans lequel bien souvent les entreprises, notamment les TPE, rechignent à se lancer. Le manque de temps et de moyens est souvent invoqué. Qu’importe : surveiller sa réputation sur le net n’est pas une option, mais une nécessité.

Petit rappel : l’e-réputation est l’image globale que le grand public se forge d’une entreprise en fonction de toutes les traces laissées sur internet à son sujet. Et ces traces sont, il faut le répéter, indélébiles. Ces traces, sous forme d’écrits, de photos ou de vidéos, sont semées par différents acteurs :

  • L’entreprise elle-même puisqu’elle communique à travers le web.
  • Les concurrents de l’entreprise, qui eux aussi ont compris que la toile et les réseaux sociaux constituent une force de frappe en matière de communication.
  • Les salariés de l’entreprise à tous les niveaux. Ils apportent leur pierre à l’édifice de l’e-réputation notamment à travers les blogs et les réseaux sociaux. Gardez à l’esprit que les salariés présents sur les réseaux professionnels (Viadeo, LinkedIn…) valorisent leur profil en fournissant de nombreuses informations sur l’entreprise dans laquelle ils travaillent… et dans laquelle ils ont travaillé auparavant. Ajoutons ici aussi les syndicats, qui communiquent et agissent sur internet en qualité de leader d’opinion.
  • Les clients et consommateurs, prompts à donner leur avis et rédiger des commentaires… N’oubliez pas qu’ils le font surtout s’ils sont déçus ou en colère. Fustiger les trains qui arrivent en retard plutôt qu’encenser ceux qui arrivent à l’heure n’est pas l’apanage des journalistes.
  • Les médias, bien entendu, à travers leurs portails ou leurs sites web. Nombre de journalistes ont par ailleurs leur blog, leur page Facebook et/ou leur compte Twitter.
  • Les organismes, collectivités, associations… ces divers acteurs qui, des chambres de commerces aux ministères, des mairies aux formations politiques, peuvent citer une entreprise en exemple.

Soigner votre e-réputation nécessite donc d’agir :

– En interne, en sensibilisant par exemple les salariés à  l’impact que peut avoir leur usage de la toile et des réseaux sociaux sur l’image de l’entreprise.

– En externe, en soignant votre communication sur le web et en surveillant ce qui se dit sur vous. Des outils tels que google.alert ou le moteur de recherche spyple.com peuvent vous aider.

N’oubliez pas que nombre de crises naissent et prospèrent sur le web et les réseaux sociaux (fuites d’informations, de documents compromettants, dérapages verbaux…) . Assurer une veille efficace permet de mieux débusquer une crise naissante et d’y faire face sans perdre de temps.