Portes ouvertes aux médias : les entreprises se prennent au jeu

C’est peut-être la tendance du moment. Tout récemment, plusieurs entreprises ont ouvert grand leurs portes aux journalistes, micro et caméras compris. Il y a d’abord ce nouveau format proposé par Le Figaro, qui, régulièrement, offre à ses lecteurs, web cam au poing, une « visite guidée » chez une entreprise. Blablacar, KiskissBankBank, Allo Resto, et dernièrement Michel et Augustin se sont prêtés au jeu. Un format web et des modalités de tournage modernes, pour des entreprises qui le sont tout autant. Dans les visites guidées du Figaro, on trouve surtout des jeunes pousses devenues grandes, et autant de success stories à raconter.

La semaine dernière, c’est Haribo qui a convié la presse dans son usine d’Uzès, dans le Gard. Résultat : un papier dans la presse locale bien sûr (le Midi Libre, qui, de toute manière suit de près l’actualité du site et publie plusieurs articles chaque année) mais surtout un article sur l’édition web du Point, avec même une petite vidéo de presque 2 minutes qui ressemble un peu, il faut le dire, à un spot que la marque s’est offert à moindre coût.

En effet, ces séquences portes ouvertes n’ont que des avantages pour les entreprises qui les acceptent, ou les organisent c’est selon. Elles permettent une exposition médiatique intéressante à plusieurs titres. Intéressante car en dehors des sentiers battus, mais surtout parce que ce passage devant les médias est volontaire et au minimum contrôlé. Tout en donnant l’impression de se dévoiler, l’enseigne garde une certaine maîtrise de celle qu’elle souhaite montrer. L’exemple est particulièrement frappant avec Haribo, qui passe une bonne partie de son temps de parole à expliquer… que la marque cultive l’art du secret.

Le format est également intéressant car l’entreprise dispose d’une bonne dose de temps et l’espace. Plusieurs acteurs peuvent prendre la parole, plusieurs angles peuvent être explorés, et pas uniquement l’actualité : l’histoire de l’entreprise, ses valeurs, sa manière de fonctionner au quotidien. C’est donc le format idéal pour mettre en scène, raconter des histoires, célébrer un anniversaire (Haribo fête ses 50 ans), voire même entretenir une légende.

Et puis, ce type de reportage à l’ambiance détendue et sympathique permet de parler de l’entreprise de manière toujours positive. Il offre un contrepoids aux séquences d’actualité nettement moins valorisantes qui ne manquent pas d’émerger de temps à autre. Après tout, Michel et Augustin ont essuyé il y a peu un bad buzz pour avoir affiché un peu trop leurs affinités politiques. Quant au groupe Haribo, il a surtout fait l’actualité ces derniers mois pour un plan social menaçant 110 emplois.